Mon ami, mon confident, mon frère, un être des plus adorables et aimant,

Tout commença un certain jour de février, j’ai même honte d’avoir oublié le jour exactement. Cela n’empêche pas que je me rappelle très bien comment nous avons fait connaissance et ce qui nous a amené à s’attacher l’un à l’autre. Une inscription sur un forum nommé « Sex On The Boat » et voilà que je fais ta connaissance. Au départ, juste une envie de délirer avec un nouveau membre qui me faisait découvrir mes premiers écrits gay. Et puis, un moment sur une chatbox où j’ai fini par jouer avec toi au travers de mon personnage en lui proposant un massage. Tout un tas de souvenirs dont je me souviens encore.

Viens le moment de l’échange des adresses msn et des premières confessions. Dès le début, j’ai senti que nous serions proches, que tu serais bien plus qu’un membre d’un forum. Non, bien au contraire. Tu as eu confiance en moi et tu m’as parlé de ton histoire aussi tragique soit-elle. La perte de l’être aimé. De cette confession, j’ai essayé de te réconforter comme je l’ai pu.

Et puis de cette élan de confiance, vient le moment de ma première confession. Tu fus le premier à savoir mon attirance pour les hommes. Le premier à qui j’ai dit que j’étais gay. Saches que je te remercierais jamais assez de m’avoir écouté ce jour là. Tu m’as permis de voir que je n’étais pas un monstre et que je devais assumer.

Toutes ces confidences ont fait de notre relation quelque chose de fort et d’inoubliable. J’ai jamais été aussi proche d’un mec avant toi et je ne sais pas si je retrouverais ça un jour. Aujourd’hui, je pleure toutes les larmes de mon corps en pensant à tous ces moments passés avec toi. Aujourd’hui, je prends conscience que je ne te verrais plus jamais et ça me fait plus que mal.

Tu étais et tu restera toujours mon double, celui à qui je racontais tout. A qui je vais parler maintenant. J’ai l’impression que tu es parti avec un morceau de mon cœur et ça fait mal. La douleur je ne sais pas si elle passera, c’est tellement dur d’attendre devant son écran dans l’espoir de te voir te connecter alors que jamais ça n’arrivera. Oui j’ai l’espoir que tout ça soit un cauchemar. J’aimerais me réveiller et que tout s’efface en un claquement de doigt. Mais je sais que ça n’arrivera pas.

Je regrette toutes ces disputes pour des conneries, si j’avais su j’aurais pris plus soin de toi. J’aurais été un ami plus digne que ça. J’aurais voulu te voir, pour te prendre dans mes bras, te dire à quel point tu es quelqu’un de bien. J’aurais voulu rire aux éclats avec toi ou regarder un film de James McAvoy en bavant tous les deux devant ses jolies fesses. J’aurais voulu pouvoir te dire à quel point je t’adore, pouvoir te retenir de partir faire ce putain de tour de moto. Je sais que je n’y suis pour rien mais je ne peux m’empêcher de penser que j’aurais pu te faire éviter ça. C’est plus fort que moi…

Une chose est sure, je ne t’oublierais jamais. Tu as été quelqu’un de très important dans ma vie. Le premier à savoir des choses que je n’osais avouer à personnes. Mon attirance pour les hommes et j’en passe. Je n’oublierais jamais nos petits délires, nos conversations, tout ce qui a fait que je t’ai aimé et que je t’aimerais toujours.

Tu as été bien plus qu’un ami pour moi, je te considérais comme mon frère. C’est pas pour rien que je te surnommais frérot. Maintenant, je ne pourrais plus te dire toutes ces choses et ça me tue. Tu étais le seul à me comprendre, à me soutenir et maintenant je n’ai plus rien.

Je serais là pour te dire au revoir. La simple idée que ce sera la seule et unique fois que je te verrais me rend malade. Pourtant, je ne me vois pas ne pas être là. J’espère que tu seras près de moi quand même. Je veux pas vivre sans toi. Toutes mes pensées vont vers toi depuis que j’ai appris cette nouvelle qui m’anéantie. Comment penser à autre chose quand on sait qu’on a perdu un ange ? J’ai beau m’occuper l’esprit, ça ne change rien, le mal et la tristesse sont là.

J’espère que là où tu es tu veilles sur ta sœur, ta famille, Florian mais aussi nous tes amis. On a encore besoin de toi, tu sais… Tu es parti beaucoup trop tôt, on peut pas partir à 23 ans c’est juste pas possible. Quand je regarde tes photos, je me dis que la vie est trop injuste. Tu méritais de vivre heureux avec les personnes qui t’aiment.

Je t’aime très fort mon frérot et tu resteras à jamais dans mon cœur.
Je pense à toi là-haut en compagnie d’Emily. Peut être que la vie a décidé de vous réunir. Elle n’a pas pensé à nous sur ce coup… Veilles sur nous, parce que nous on ne t’oubliera jamais. Toutes mes pensées sont pour toi, et rien que pour toi.

Tu seras à jamais et pour toujours mon meilleur ami, mon confident, mon frère, celui qui me comprenait comme jamais on ne m’a compris.

Je t’envoie mille baisers, repose en paix et n’oublie pas, je t’aime.