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Voici ta nouvelle vie [PV Katelyn] - TERMINE

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Katelyn Connoghan
Propriété d'Ivan Nikolaï
Katelyn Connoghan

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Voici ta nouvelle vie [PV Katelyn] - TERMINE - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Voici ta nouvelle vie [PV Katelyn] - TERMINE Voici ta nouvelle vie [PV Katelyn] - TERMINE - Page 2 Icon_minitimeVen 12 Mar - 5:35

Peut-être que oui, j’avais été trop loin, je n’en savais trop rien à vrai dire. J’étais perdue et la moindre des choses, puisque Môssieur prônait la franchise, c’était de lui vider mon cœur et lui balancer quelques vérités que visiblement pas grand monde n’osait lui dire… Peut-être que oui, je suis inconsciente ou suicidaire finalement, mais vraiment là, j’en m’en moquais passablement. J’avais envie de pleurer, j’avais envie de crier ma haine, j’étais tout simplement exténuée, nerveusement et physiquement.. et je voyais bien au début qu’il prenait ça pour un caprice de gamine trop gâtée… La franchement c’était carrément abusé…

Un fossé énorme séparait nos deux mondes, pour ne pas dire un gouffre et lui continuait de prôner SA vérité, sa manière de pensée…
Une vraie tête de mule, tout comme moi…
On n’était pas près de s’entendre à ce rythme là.
Pourtant, j’étais persuadée qu’il pouvait se montrer charmant, ne l’avait-il pas été quelques minutes plus tôt, attentif, presque tendre… J’avais l’impression de m’être fourvoyée, je vendais mon âme au diable…sans doute…

Mais nous étions là, à nous disputer comme un vieux couple, alors que cela faisait peut-être deux ou trois heures tout au plus, je n’avais plus la notion du temps, que nous étions ensemble.
Pathétique, vraiment pathétique…

Il s’apprêtait à partir et je ne le voulais pas, je voulais qu’il reste, oui paradoxalement, je n’avais pas envie de me retrouver seule face à cette situation qui me dépassait.
Peut-être était-ce lâche, mais je n’en avais cure.

Mes mots visiblement l’atteignaient plus que je ne me l’imaginais puisqu’il ne partit pas. Il referma la porte et revint vers moi, me sortant le chapitre sur le mais non ! Personne n’est nul et blablablabla… là pour du coup j’avais l’impression de me retrouver face à mon père… pas mieux comme sentiment…

Vraisemblablement j’avais du l’énerver quelque peu car il tournait en rond dans la chambre comme un lion en cage, posant sur moi son regard glacial de temps à autre. Ce n’était pas pour me rassurer, mais je n’avais pas l’intention de me laisser bouffer sans réagir. Justement, je suis quelqu’un, j’au un cœur des sentiments… je ne suis pas qu’une coquille vide sur laquelle on peut jeter des horreurs sans qu’il n’y ait d’impact particulier. Non, je pouvais avoir mal, très mal même…et il n’avait pas l’air de le capter. Il faudrait que je sois forte d’un coup ! Que j’assume et avec le sourire, s’il vous plait ! Mon nouveau statut sans rien dire ? Non et non, ce n’est tout simplement pas possible…
Je ne suis qu’une humaine ! Merde !

Puis, il me fit un speech sur ses responsabilités, que ça l’aide pas qu’on lui cire toujours les pompes, va falloir que je verse une larme sur sa condition de vie en plus… Pour le coup, je faillis éclater de rire…


« Ben oui, de nous deux c’est vous la victime… je vais vous plaindre aussi tiens ! J’hallucine totale, c’est le monde à l’envers… Ne me prenez pas pour une idiote non plus ! Vous avez des responsabilités certes, on ne vous a pas forcé que je sache… chacun sa merde…. »

Je tentais de contenir de nouveau ma colère, je n’avais pas envie de faire un esclandre, le pire c’est que ce n’est absolument pas mon style de péter un câble… mais il fallait reconnaître, bien que j’en ai chié dans ma vie… que là, l’expérience dépassait l’entendement…

Nerveuse, mes mains ne cessaient pas de se triturer l’une et l’autre, je n’arrivais pas à contrôler mes signes de nervosité, je me grattais la paume, à m’en faire mal. Mais c’était plus pour garder, du moins essayer de garder la tête froide. Je me forçais à fermer les yeux pour reprendre une respiration normale, autant éviter la crise cardiaque, je suis encore vraiment trop jeune pour mourir de ce genre de chose.

Je l’écoutai, oui, oui je n’en avais pas l’air mais je l’écoutais. J’étais d’accord sur le principe de mettre du sien, mais il fallait qu’il en mette aussi. Et puis, il fit de nouveau preuve de cette tendresse dont il était capable. Il prit mon menton dans sa main avec douceur, geste qui contrastait avec son regard, mais je ne baissai pas les yeux pour autant. Il caressait mon visage et je sentis de nouveau mes forces m’abandonner. Déstabilisée par ce comportement, je frissonnais au contact de ses doigts.


« Je veux bien faire des efforts, cela va de soi, tout façon, je suis de nature sociable et puis je n’ai pas le choix de toutes les façons… autant faire au mieux… mais vous, essayer aussi de vous mettre cinq minutes à ma place. Vous n’arrêtez pas de dire que ma nouvelle vie sera riche et enrichissante, vous savez je ne demande qu’à vous croire… Mais la situation dans laquelle vous m’avez mise ne se digère pas en une heure, désolée…c’est pas possible… je ne suis qu’une humaine avec toutes les faiblesses que cela implique. »

Je me démenais bêtement pour lui faire comprendre, étrangement calmement ce que je ressentais. J’avais pas l’intention de me hisser contre lui, non… même si je lui en voulais terriblement. Mais c’était une réaction normale, du moins je le pensais. Sa colère retombait petit à petit et la mienne également, comme si les tensions qui s’éloignaient m’apaisaient.

Je ne répondis pas de suite à sa question, je restais sans bouger, mes yeux toujours rivés dans les siens.
Sa présence me réconfortais et m’angoissait à la fois. Ce déferlement de sentiments contradictoires m’ébranlait et j’espérais sincèrement que ces impressions s’amoindriraient avec le temps, car c’était très dur à gérer.
Passer sa vie dans le paradoxe…

Ma main vint pourtant se poser sur la sienne et je refermai mes doigts autour de son poignet. Dans un souffle, je lui murmurai presque timidement :


« Restez… s’il vous plait. »

Cette fois, je baissai les yeux, gênée de lui demander ça après ce qui venait de se passer… même s’il me l’avait proposé.

Le silence s’était installé, lourd, pesant… j’avais l’impression d’avoir le poids du monde sur mes frêles épaules. Après quelques efforts pour me ressaisir, je finis par réussir à prendre le dessus.
Je me levai, m’extirpai de ses mains et je pris la direction de la salle de bain. Un vague sourire aux lèvres, je sortis d’un ton faussement enjoué…


« Bien, je vais aller le prendre ce bain… j’ai cru comprendre que j’en avais urgemment besoin ! »

Je lui décochai un dernier regard et je disparus dans la pièce. Je laissai sciemment la porte ouverte, fis couler l’eau et déversai le savon moussant. Le clapotis joyeux de la baignoire qui se remplit envahit les lieux, bruit si familier et rassurant… En attendant, je me débarrassai rapidement de mon pantalon et je le balançai plus loin. Je me regardai un instant dans la glace et l’image qu’elle me rendit n’avait franchement rien de reluisante. Je grimaçai à la vue de mes yeux rougis par les pleurs et les cernes noires, preuve de grande fatigue.
Dégoûtée par moi-même, je lui tournai le dos et j’ôtais mes sous-vêtements, qui vinrent rejoindre mes autres fringues au sol.

Je fermai le robinet et me glissai dans l’eau bien chaude. Un soupir de bien-être m’envahit, je fermai les yeux afin de goûter à ce plaisir simple, mais qui commençait déjà à décontracter mes muscles endoloris…

Je n’avais aucune idée des intentions du Maire, allait-il vraiment accepter de rester près de moi ou non ? Allait-il m’attendre dans la chambre, ou finalement me rejoindre dans la salle de bain…
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Ivan Nikolaï
Maire de Chicago
Ivan Nikolaï

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MessageSujet: Re: Voici ta nouvelle vie [PV Katelyn] - TERMINE Voici ta nouvelle vie [PV Katelyn] - TERMINE - Page 2 Icon_minitimeSam 13 Mar - 9:39

    Avec Katelyn les choses ne seraient très certainement jamais simples. J'aurais pu comparer la jeune femme à une terre sauvage et inexplorée. Elle comportait des dangers insoupçonnés tout autant que des endroits de calmes et de repos. La tempête pouvait tout ravager et tout détruire sur son passage et s'apaiser ensuite pour offrir des moments si agréables. Oui Katelyn semblait être ainsi, sauvage et fragile à la fois, pleine d'ambiguïtés. J'appréciais ça, du moins c'était ce qui m'avait immédiatement intéressé chez la jeune humaine. Mais je savais aussi qu'avoir un tel caractère à mes côtés n'allait pas être évident. La demoiselle allait très certainement être difficile à calmer, elle n'allait pas m'accorder sa confiance en un clin d'œil. C'était une sorte de défit qui s'imposait à moi.

    Nos débuts n'avaient pas été tels que je les avais imaginé. J'aurais cru à des cris, beaucoup de cris stridents venant agresser mon ouïe bien trop sensible … Des pleures aussi, venant inonder mes sols. Des menaces et que sais-je encore. Pourtant il n'y avait pas vraiment eu de tout cela. Au contraire nous nous étions retrouvés lèvres contre lèvres, presque peau contre peau, sur son lit. Tout cela n'avait rien de normal, ça n'était pas un bon début. Et pourtant …

    Pas un bruit dans les étages. Mon personnel avait du m'entendre légèrement crier, ils avaient tous du sentir la pression, humains comme Vampires. Ils savent tous et toutes qu'il est préférable de ne pas s'interposer entre quelqu'un et moi lors d'une dispute ou plutôt d'une conversation un peu agitée. Le seul assez fou pour le faire était Derek, mais c'était aussi le seul à avoir le droit de le faire. Mais n'étant pas là, personne n'allait pouvoir prendre la défense de la petite. Mais par chance il m'en fallait toujours beaucoup pour me mettre hors de moi. Et même si elle me tapait sérieusement sur les nerfs, je n'allais pas être violent avec elle.

    Katelyn semblait croire que je ne la comprenais pas. Pourtant je parvenais à me mettre quelque peu à sa place, à imaginer la déchirure en elle, la tristesse et la colère qui devaient envahir tout son âme. Elle avait été arrachée à sa vie sans en avoir le choix ; abandonnée entre les mains d'un Vampire bien plus puissant que la moyenne.

    A nous entendre on aurait facilement pu croire à un vieux couple en pleine querelle. Pourtant ça n'était pas le cas. Mais c'était bel et bien une dispute, nous avions du mal à nous accorder, car la petite ne cessait de me contredire. Chacun restant dans ses retranchements, avec sa vision des choses. Elle avait visiblement du mal à imaginer que je puisse être moi aussi malheureux dans ma vie … Mais elle ne savait rien de moi, rien des blessures profondes. Je ne connaissais rien des siennes. En fait nous avions tout à apprendre l'un de l'autre. Et pour calmer le jeu, je me fis à nouveau plus doux, même si mon regard brillait encore d'une étrange folie.

    Je sentis la peau de Katelyn frissonner, je sentis son coeur s'emballer de façon différente, non plus dicté par la colère, mais par un sentiment bien plus doux. Si mon simple contact parvenait à la calmer j'en étais ravis. Sa voix, lorsqu'elle prit la parole, ne fut plus teintée de colère ou presque plus. Elle était d'accord pour faire des efforts, mais elle me demandait à nouveau de me mettre à sa place. Je hochai la tête, acceptant, comprenant.

    - Je sais Katelyn et tu auras tout le temps nécessaire pour digérer ça.

    Car oui, du temps elle allait en avoir, autant qu'elle en souhaitait.

    Ses yeux rivés dans les miens, elle fut silencieuse durant quelques longues secondes. J'en vins à me demander ce qu'elle allait décider, si elle allait me dire de rester ou me demander de la laisser seule. Peu importe son choix, j'allais le respecter. Je n'avais pas envie de la brusquer plus que de raison. De toute manière elle finirait pas comprendre que je n'étais pas un monstre, pas de ces monstres dont les humains aiment faire le portrait, sanguinaires, violents et sans pitiés.

    Puis finalement, contre toute attente, sa main douce et fragile se déposa sur la mienne, ses doigts fins s'enroulèrent autour de mon poignet et timidement elle me demanda de rester. Oui j'étais étonné, surpris, mais ravis. Alors je lui répondis par un sourire tendre et réconfortant, la folie avait quitté mon regard, j'étais à nouveau calme et serein, comme toujours. A ce même moment, je pris contact mentalement avec l'un de mes employés, lui demandant de faire livrer un repas chaud et léger dans la chambre de Katelyn. Car elle avait besoin de se nourrir, de reprendre des forces.

    Tranquillement, doucement, timidement, la demoiselle s'extirpa de mes mains et se releva du lit pour prendre la direction de la salle de bain. Elle avait un léger sourire aux lèvres et prit la parole avec un air faussement enjouée. Oui le bain … Voilà ce qui nous avait mené jusque là.

    - Prends ton temps, dis-je d'une voix posée.

    Elle disparu dans la grande salle de bain, laissant la porte ouverte. Était-ce une invitation ? Aucune idée. J'écoutais, patient, l'eau qui coulait dans la baignoire. Je sentis, ravi, l'odeur des produits de toilettes qui allaient parfumer sa peau. Seule l'eau brisait le silence mais très vite Katelyn ferma le robinet. Je me mis à imaginer son corps nu glissant dans l'eau, imaginant chacun de ses muscles se détendre au contact de l'eau chaude.

    Derrière la porte un chuchotement se fit entendre, le repas était servit. J'ouvris au domestique qui déposa le plateau entre deux bougies. Le repas sous cloche allait être gardé au chaud assez longtemps; Katelyn avait donc son temps. En silence, le domestique quitta la pièce, sans rien demander, sans un regard. Je le remerciais mentalement, pour ne pas déranger ma jeune protégée.
    Mais maintenant, à nouveau seul, je ne su que faire. J'avais envie de la rejoindre mais je n'étais pas certain qu'elle accepte ma présence. Pourtant elle m'avait demander de rester à ses côtés et elle avait même laissé la porte ouverte.

    Alors silencieusement, je fis quelques pas pour me glisser à la porte de la salle de bain.

    - Je t'ai fais livré un repas chaud au cas où tu aurais faim …

    N'osant pas entrer, ne voulant pas la brusquer, je me mis assis à terre dans l'encadrement de la porte que j'avais un peu plus ouverte. Mais à aucun moment je n'avait jeté un coup d'œil. Je savais être respectueux. Elle savait que j'étais là, elle pouvait me voir, me sentir. Libre à elle de m'inviter à entre plus ou de me demander de sortir.

    - As-tu déjà été amoureuse Katelyn ? Je veux dire le vrai amour, celui qui vous prend les tripes et vous détruit, pas celui qu'on parvient à oublier en quelques jours …

    Mes paupières étaient baissée, mes bras entouraient mon corps, ma tête reposait contre l'encadrement. J'étais calme. Ma voix avait été faible, Katelyn pouvait peut-être même y sentir ma peine. Pourquoi lui parler de ça ? Pourquoi me trainer sur un tel terrain ? Peut-être pour lui prouver que j'étais, malgré les siècles, un homme pouvant être sensible.
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MessageSujet: Re: Voici ta nouvelle vie [PV Katelyn] - TERMINE Voici ta nouvelle vie [PV Katelyn] - TERMINE - Page 2 Icon_minitimeVen 19 Mar - 23:54

Nos esprits échauffés se sont finalement apaisés, pour combien de temps, aucune idée, mais pour l’instant, la trêve est belle et bien signée entre moi et le Maire. Mon âme perdue a besoin de sérénité, de repos, de se détendre…
Il me certifie qu’il me laissera le temps de digérer tout ça… je ne demande sincèrement qu’à le croire, vraiment…

Je me prélasse les yeux fermés dans l’eau chaude. Je sens mes muscles se détendre tout doucement et cela me fait un bien fou. Je frotte ma peau, lave mes cheveux, puis je me laisse aller à rêver.
La porte est ouverte, mais je n’entends aucun bruit.
Je me demande un instant ce qu’il fait, à quoi pense-t-il ? Il avait, à ma grande surprise accepté de rester, pourtant ma demande était osée après ce qui venait de se passer. J’aurais parfaitement compris qu’il refuse, qu’il préfère sortir de cette pièce, s’éloigner de moi pour se détendre ou faire autre chose. Oui j’aurais compris et il ne l’a pas fait. Curieusement, je lui en suis reconnaissante, beaucoup plus qu’il ne pourrait le croire. Cela me réconforte, c’est un signe de respect envers moi… Il ne m’en veut pas, ni de mes mots, ni de mon esclandre… IL reste là, tout simplement parce que je lui demande, parce que paradoxalement j’ai besoin de sa présence pour me rassurer.
Car je le reconnais… j’ai peur de rester seule… face à mes pensées, à mes souvenirs, à mes peurs… j’ai pas envie de me retrouver en tête à tête avec moi-même…
Pas ce soir, non pas ce soir…
Réfléchir, encore et encore… cela est au-dessus de mes forces, beaucoup plus que de supporter sa présence en tout cas.

La pièce est étrangement calme, à tel point que j’ai l’impression l’espace d’un instant qu’il est parti. Je ne l’ai pas entendu bouger depuis que je suis entrée dans la salle de bain. Pas un son, pas un souffle…rien…
Je doute soudain… mon cœur se serre…
Et s’il était finalement parti ?
Toute mon attention se tend vers la chambre, j’essaye de capter le moindre mouvement, bruit… mais je n’entends rien…
Je sens la tristesse et la déception me prendre les entrailles, j’ai soudain envie de pleurer, comme un enfant à qui on a fait une promesse qui n’a pas été tenue… Je me sens ridicule de l’avoir cru.

Pourtant je me trompe, une fois de plus mes sens m’induisent en erreur. Sa voix grave et chaleureuse me fait presque sursauter. Je ne l’ai pas entendu arriver. Mais il est là, sur le pas de la porte, m’annonçant qu’il m’avait commandé à mangé…et moi qui doutait de lui.
J’ai honte soudain et c’est presque rougissante que je lui lance :


« Merci… c’est une bonne idée…. J’avoue que je meurs de faim. »

Je me sens bête et je m’emploie à garder une contenance en observant mes doigts jouant avec la mousse.

Il a l’air d’hésité, il est là, mais n’entre pas et finit par s’asseoir, le dos appuyé sur le chambranle de la porte. Son visage semble serein, il me parait à cet instant soudain beaucoup plus accessible, comme si l’homme avait pris le pas sur le Maire, comme si l’homme avait repris ses droits sur ceux du vampire.
Etrange sensation…
Je n’ose pas parler. Je sens qu’il est perdu dans ses pensées ou ses réflexions. Je reste concentrée malgré tout sur lui, sur ses réactions. Et alors que je me demande ce qu’il attend vraiment, il finit par me poser une question qui me décontenance totalement. Etonnée, je répète bêtement sa phrase, enfin sa question… afin de me laisser le temps d’y réfléchir…
J’ai envie de lui demander pourquoi une telle question, mais je sens que cela serait mal venu, je n’ai pas l’intention de casser cet instant d’intimité privilégiée avec le maitre de la ville. Je suis beaucoup plus fine que cela et je sais également mettre de l’eau dans mon vin lorsque cela s’avère nécessaire.
Son ton est voilé d’une ombre de tristesse et cela m’interpelle.

Je repense alors à mon premier vrai grand amour, tué dans un accident de la route, une fête d’étudiant…alcool et autre substance plus ou moins illégales…Il devait me rejoindre le lendemain pour me suivre en tournée. Sa mort avait laissé une plaie béante dans mes souvenirs, une douleur irréversible… un gouffre immense dans mon cœur…
Je n’avais plus aimé quiconque après cela. Des amants, des passades, jamais rien de sérieux, jamais s’attacher, pour ne plus jamais souffrir. Je m’étais plongé dans mon métier, ma passion et j’étais venue à New-York.


« Oui… j’ai déjà aimé comme cela… et j’aime toujours »

Je soufflais la fin de ma phrase, comme un murmure qu’une oreille humaine n’aurait pu entendre. Un souffle, les lèvres qui bougent… comme une sorte de litanie douloureuse, une mélopée… puis les mots moururent entre les lèvres.

J’étais partie loin, chez moi en France, mes souvenirs me projetant violemment là-bas. Je suis soudain sortie de cette pièce, de cet endroit, de ce cauchemar… pour retomber dans un autre…

Mais je me fais violence, je ne veux pas retourner ce jour-là… je me force à reprendre conscience de l’endroit o* je me trouve, conscience de la personne avec laquelle je me trouve.
Et je sursaute, envoyant des gouttes d’eau et de la mousse partout en dehors de la baignoire, y compris sur lui. Je me tourne subitement vers lui, comme lorsque l’on se réveille d’un mauvais rêve et que la réalité reprend doucement ses droits.
Décidément la fatigue me joue de sacré tour…


« Hum…désolée… Pour répondre à votre question, oui j’ai connu cet amour que vous décrivez… P.. pourquoi me demandez-vous cela ? »

Monsieur le Maire est amoureux, il en souffre..étonnant, je m’imagine mal un grand gaillard comme lui souffrir d’amour, comme un adolescent. Mais sa tristesse, elle est bien réelle et je m’abstiens de toute moquerie.

« C’est votre cas ? »

Ma question m’a échappée, une fois de plus… j’espère sincèrement ne pas avoir manqué de tact. Ce n’était pas le but, mais plutôt comme une invitation à aller plus loin. Oubliant ma nudité, oubliant le fait que je me retrouve dans une baignoire… à moins d’un mètre d’un vampire, je lui fais signe de venir prendre place sur la chaise juste à côté de moi.

Je suis prête à écouter ses confidences, j’ai toujours été douée pour écouter… parfois conseiller, mais surtout écouter les autres….
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Ivan Nikolaï
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MessageSujet: Re: Voici ta nouvelle vie [PV Katelyn] - TERMINE Voici ta nouvelle vie [PV Katelyn] - TERMINE - Page 2 Icon_minitimeDim 21 Mar - 9:55

    Si je voulais pouvoir gagner la confiance de Katelyn, je devais lui prouver qu'elle pouvait justement me faire confiance. Oui j'avoue, il est très certainement difficile de croire en quelqu'un comme moi, un Vampire, un kidnappeur, un homme se sentant supérieur à la norme ou du moins donnant cette impression. J'avais très envie qu'elle soit plus qu'une esclave, d'autant plus que j'avais ce terme en horreur. Je voulais qu'elle soit une amie, une sorte de compagne, une … à vrai dire je n'en avais aucune idée. J'avais le sentiment d'avoir besoin d'elle pour avancer un peu plus, pour rester un homme et ne pas devenir un monstre. Même si pour ça je pouvais compter sur la fidélité et la franchise de ce très cher Derek, le seul ayant le cran de me remettre à ma place … Bien que Katelyn semblait prendre la même direction que mon ami.

    Bref, j'avais le sentiment que Katelyn et moi pouvions avancer dans le même sens, pas comme avec ma précédente « esclave » qui avait été mon total opposé. Tout ça était fort étrange car nous ne nous connaissions que depuis quelques heures … Vingt-quatre heure plus tôt nous étions de parfaits inconnus. Et là nous venions déjà de franchir certaines étapes qui n'auraient très certainement pas du arriver aussi tôt. Mais nous ne pouvions pas revenir en arrière. Seulement, par chance, les tensions étaient retombées et je devais en profiter.

    Dans son bain, Katelyn sembla malgré tout tendue. Non pas par ma proximité, du moins c'est ce que je pensai, mais par un je ne sais quoi … Je ne parvins tout simplement pas à mettre le doigt dessus. Mais elle accepta ma présence et ce fut déjà beaucoup à mes yeux. Elle sembla même ravie de pouvoir dîner une fois son bain fini. Oui je pouvais être brusque, mais j'étais de la vieille école, n'oubliant pas les plaisirs et désirs des femmes.

    Les choses s'étant calmées, j'avais moi-même dépassé une stade. J'en étais au point de la confidence. J'avais besoin de connaître Katelyn, de connaître sa vie sans la lire sur un dossier, sans fouiller partout. Je voulais l'entendre parler d'elle, de ses envies, de ses peurs, de ses doutes. Et je souhaitais en faire autant, lui parler de moi, pour qu'elle puisse comprendre qui se cachait derrière le titre du Maire de la ville. C'est donc naturellement et sans réellement réfléchir que je me mis à la question sur l'amour. Celui avec un grand A, qui nous blesse, nous détruit, ne nous épargne pas.

    Je sens Katelyn s'éloigner, se perdre dans ses pensées. Je sens son humeur changer, devenir plus maussade, nostalgique et triste. Visiblement ma question venait de réveiller ses fantômes et avant même qu'elle ne réponde je compris qu'elle avait aimé elle aussi. Et qu'elle avait du en souffrir. Je me mis à observer son visage avec douceur et curiosité, sans être insistant, sans être gênant. Alors ses mots s'échappèrent de ses lèvres, laissant échapper sa douleur dans un murmure. Toujours dans ses pensées, dans son monde douloureux pour son coeur et son âme. Elle n'était plus avec moi, mais je n'avais pas la force de la faire regagner la réalité, notre réalité, aussi brutale qu'elle puisse être.

    Elle revint d'elle même, sursautant dans son bain. Des gouttelettes d'eau et de mousse furent projetées hors de la baignoire, atterrissant sur moi et le sol carrelé. Son regard croisa le mien, j'y sentis une sorte de peur, comme après un mauvais rêve.

    Katelyn était forte et reprit contenance, surmonta ses émotions et reprit la parole, confirmant une nouvelle fois qu'elle avait elle aussi connu l'amour que je venais de décrire quelques secondes plus tôt. Elle sembla hésiter, me demandant pourquoi une telle question. Je ne répondis pas de suite, elle insista, me demanda si c'était également mon cas. Je sentis alors sa volonté dans savoir plus. Non pas part curiosité mal placée, mais par sincérité. Alors elle eut un geste étonnant par rapport à la situation. Bien que nue dans une baignoire pleine d'eau et de mousse, elle me fit signe de me rapprocher d'elle. Ce geste me toucha profondément, plus qu'elle ne devait l'imaginer.

    Doucement je me relevai, quittant le sol dur pour m'installer sur la chaise qui trônait près d'elle. Mon regard venait d'en dire long sur la sympathie que j'éprouvai pour elle à cet instant précis.

    - C'était en 1905 et cela a duré pendant une dizaine d'années. Avant elle j'avais eu des histoires, fréquenté bon nombre de femmes … Après elle plus rien n'a jamais été pareil … (silence)
    Esperance … elle hante encore mes pensées. Je l'aime autant que je la déteste pour être partie sans rien dire, sans donner de nouvelles depuis tant d'années. Depuis elle je n'ai plus réussi à aimer une femme. On dit que l'amour change un homme et je crois que c'est réellement le cas.

    Mon regard qui avait été rivé sur le sol jusque là, se plongea dans celui de Katelyn. Mais voix n'était que murmure douloureux et nostalgique.

    - Grâce à elle je suis devenu un vrai homme, plus respectueux et responsable qu'avant, capable d'être touché par des évènements et des personnes. A cause d'elle mon coeur mort a été brisé …
    Tu vois Katelyn, je suis un monstre aux yeux de certains … Mais j'ai des sentiments moi aussi. Seulement je ne les montre pas. Rares sont ceux qui connaissent l'existence d'Esperance. Je te fais confiance et j'aimerais sincèrement que ce soit réciproque. Que tu puisses tout me dire … que tu puisses me regarder sans avoir peur, sans être dégoutée.


    C'était également une invitation à me parler de cet amour si elle en éprouvait le besoin. Rares étaient ceux qui avaient la chance de me voir ainsi, en toutes confidences, en pleine intimité. Mais Katelyn était spécial, c'était indéniable.
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MessageSujet: Re: Voici ta nouvelle vie [PV Katelyn] - TERMINE Voici ta nouvelle vie [PV Katelyn] - TERMINE - Page 2 Icon_minitimeJeu 25 Mar - 18:40

Il est étrange comme les événements peuvent défiler aussi vite dans une même soirée.
Il est étrange comme une situation peut dégénérer ainsi, dans une même soirée, pour reprendre une toute autre tournure, l’instant d’après.
Comme si ma vie s’était soudain accélérée, brûlant les étapes…. Tout allait trop vite, beaucoup trop vite et j’avais peur de lâcher la barre de sureté qui me maintenant encore hors de l’eau, mais pour combien de temps.
Les minutes défilaient rapidement, j’en avais le tournis, des vertiges…. Avec l’angoisse de m’écrouler à chaque instant.

Pourtant, extérieurement seulement, je tentais de donner le change. Je me surpassais, pour ne pas sombrer…

J’étais là maintenant, dans cette baignoire à essayer de me détendre.
L’air presque sereine, comme si tout était normal à me taper la causette avec mon ravisseur…
Plus aucune animosité dans mon regard, ni même dans mon comportement, à croire que ma rancœur s’était évaporée avec la crasse… à moins que cette scène de vie ordinaire me rassure intérieurement.

Il m’avait posé une question précise, j’ignorais pourquoi ce thème… c’était vraiment très personnel. Pourquoi pas la pluie ou le beau temps, ou encore mes passe-temps favoris… non, il me demande si j’avais déjà aimé, le genre d’amour que l’on voit dans les films, avec de la passion, de la souffrance, du déchirement…
Et je lui avais répondu.
J’avais compris… malgré sa puissance, malgré ce qu’il représentait… il voulait me prouver qu’il n’était pas un monstre, qu’il pouvait être humain… qu’il était un homme tout simplement avant toute chose.

D’une certaine manière, je lui étais reconnaissante qu’il se donne cette peine, cela me prouvait qu’une certaine complicité pouvait être possible entre nous, une cohabitation sereine…. Ce n’était pas pour autant que je ne lui en voulais plus, que je ne le haïssais plus… tout était tellement confus… perturbant.
C’était juste un moment de trêve, un moment de tranquillité, pour reprendre un semblant de contenance.
Car tous les jours, il continuerait de venir s’abreuver à mon cou…
J’en frissonnais.

Puis, il s’approcha et prit place sur la chaise que je lui avais désignée plus tôt. Mon regard suivit son mouvement.
Il commença alors à me parler de lui, de cet amour qui l’avait brisé, mais aussi ce qu’il lui avait apporté.
J’étais touchée qu’il m’accorde cette confiance, mais je me gardais bien de le lui montrer. Je l’écoutais, sans l’interrompre et je me rendais compte à quel point cette Espérance le faisait encore souffrir aujourd’hui. Sa plaie n’était toujours pas refermée.
Tout comme la mienne.


« Je ne suis pas dégoûtée par vous… si ça peut vous rassurer… enfin c’est pas le genre de sentiment que j’éprouve en tout cas… mais tout est très confus, je ne le vous cache pas. Je ne peux pas dire d’ailleurs ce que j’éprouve vraiment pour vous… En tout cas, je vous remercie de mettre cette confiance en moi, je ne suis pas certaine de vraiment la mériter… mais j’apprécie… »

Mon regard replongea dans l’exploration de mes mains couvertes de mousse. Curieusement, je me sentais très proche de lui à cet instant. Peut-être parce que nous partagions le même genre de souffrance, bien que dans mon cas, les choses soient irrévocables, contrairement à lui.

« Au moins, vous pouvez toujours recroisez sa route, éprouver encore des sentiments réels et palpables… l’aimez comme la haïr… vous pouvez encore avoir de l’espoir de la retrouver un jour… »

Je parlais sans vraiment lui parler, je ne voulais pas paraître aigrie, ou jalouse, non rien de tout cela… j’étais amère oui, mais concernant ce cas là, précisément. Parce que moi, mon amour je ne le reverrais jamais, même de loin….

« j’ai aimé aussi… »

Je me redressais alors pour parler à mon tour… un sourire crispé aux lèvres…

« Nous étions dans la même troupe de danse, nous tournions à l’époque dans une comédie musicale, là-bas en France et dans toute l’Europe. Nous avons arpenté les mêmes terres, nous avons eu les mêmes angoisses, les mêmes expériences, les même fou-rire et récompense, la même sensation grisante du public qui vous rend le double de ce que vous leur avez offert. Nous travaillions ensemble, nous nous quittions jamais, prenant conscience du manque de l’autre lorsque nous étions séparés pendant les vacances. Nous nous sommes alors irrémédiablement rapprochés et nous avons fini par faire des projets sur l’oreiller…
Mais, il y a eu le mariage de sa sœur un weekend…
Il y avait cette angoisse qui ne me quittait plus… et il y a eu cet accident… mortel…
La Mort au bout du chemin, des ailes brisées…des espoirs anéantis…
Le néant, plus rien…
Fin de l’histoire»


Je me tus soudain. Les larmes s’écoulaient toutes seules le long de mes joues.

« Il ne reste maintenant que les souvenirs et cette douleur qui ne me quitte plus jamais. Il me restait mon métier et maintenant, je n’ai plus rien… »

Je m’enfonçais dans l’eau, disparaissant l’espace de quelques seconde dans la mousse, pour effacer ses larmes qui ne s’arrêtaient plus, puis refis surface.
Je ne disais plus rien, il n’y avait rien d’autre à ajouter.

J’étais sensée le détester, se serait tellement plus facile si c’était le cas, plus facile à gérer en tout cas, pas de question à se poser, pas de sentiments contradictoires pour me pourrir ma carapace déjà bien mince…
Comme l’heure était aux confidences, je me disais qu’il serait bon de le lui dire… Je n’aimais pas garder tout en moi, j’étais comme les cocottes minutes, j’étais obligée de relâcher de temps à autre la pression pour ne pas exploser, il fallait que certaine chose sorte, qu’on n’y revienne plus…


« Vous vous rendez-compte de ce que vous me demandez… Je devrais vous haïr, mais vous êtes tel que je n’y arrive même pas… ce serait tellement plus simple pour moi d’éprouver de la haine à votre égard… Mais ce n’est pas le cas… pourquoi ? »

De nouveau mon regard rencontre le sien, je devrais être gênée de lui dire cela, mais je ne le suis pas… pas plus que lui ne ait de cette situation encore à la limite du supportable.
Je pourrais aussi m’en remettre totalement à lui, mais je ne suis pas prête, pas encore du moins. Le traumatisme de mon enlèvement est beaucoup trop ancré….
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MessageSujet: Re: Voici ta nouvelle vie [PV Katelyn] - TERMINE Voici ta nouvelle vie [PV Katelyn] - TERMINE - Page 2 Icon_minitimeVen 26 Mar - 15:54

    Des tonnes de scénarios auraient été possible pour cette première nuit. Tout avait été envisageable, mais je n'avais rien prévu de spécial. Ne connaissant pas celle que mes hommes allaient m'apporter, je n'avais rien prévu, rien anticipé. De toute manière les femmes, sont à mes yeux du moins, des êtres totalement imprévisibles. Elles sont telles des roses, sublimes mais dangereuses de part leurs épines. Il faut les manier avec précaution.

    Katelyn était fragile, s'était indéniable. Mais elle avait cette force, cette envie de vivre et de se battre; Cette volonté de ne pas se plier sans avoir tenté l'impossible. Oui elle avait eu la folie de me tenir tête à quelques moments, mais j'avoue avoir vraiment apprécié cette façon de faire. Cela me fit comprendre que nous n'étions pas des inconnus sans points communs mais que, au contraire, nous nous ressemblions. Je savais que, quelque part, je n'allais pas perdre mon temps avec elle. Que lorsque les barrières seraient tombées, nous pourrions construire quelque chose. Du moins je l'espérais sincèrement. Et c'était très certainement pour cela que je lui fis part de période de ma vie que peu de personnes connaissaient.

    Parler d'Esperance n'était pas une chose que j'appréciais de faire, pourtant lorsque cela m'arrivait, je le faisais avec sincérité. Mes mots n'étaient pas choisit à l'avance, mon coeur mort parla pour moi, tout simplement, en toute intimité, en toute pudeur. J'avais confiance en elle. Quelque part je su qu'elle ne se servirait jamais de tout ça contre moi, que bien au contraire elle risquait d'être touchée. Elle m'écouta attentivement, sans m'interrompre, se faisant presque toute petite et invisible. Aucun bruit n'était venu déranger mes paroles. Et j'avoue avoir apprécier ce respect.

    Lorsqu'elle prit la parole, la jeune femme avoua ne pas être dégoûtée par ma personne, même si tout était confus en elle, chose que je pus facilement comprendre. Car même si je n'en donnai pas l'impression, les choses étaient tout aussi confuses pour moi. C'était réellement étrange pour moi d'insister autant auprès d'une humaine qui devait me servir de -soyons honnête- poche de sang. J'aurais pu la forcer à faire ce que je désirer, l'hypnotiser pour la calmer. J'aurais pu tout faire. Seulement je ne l'avais pas forcé une seule secondes, du moins je n'en eus pas l'impression.

    L'atmosphère ne fut pas réellement détendue, j'eus tout de même cette impression lourde pesant sur nos épaules. Ce malaise entièrement du à la situation des plus étranges. Mais la tension s'était presque entièrement évaporée. Cela n'allait pas changer pour autant les sentiments que Katelyn pouvait avoir pour moi. Elle ne savait presque rien de moi, elle venait tout juste de se faire enlever. Pourtant les choses étaient entrain d'évoluer. Nous étions deux êtres blessés par l'amour que nous avions vécu. Voilà ce que nous étions à cet instant, du moins à mes yeux. Plus de Maire, plus d'esclave. Juste deux êtres se confiant l'un à l'autre.

    A mon tour, je fus silencieux lorsque la jeune femme se mit à parler. Je pus sentir la peine dans sa voix, tout autant qu'elle avait du sentir la mienne. Oui elle avait raison, je pouvais encore haïr Espérance, ou oser l'aimer. Je pouvais peut-être même la revoir, bien que cette idée était troublante. Katelyn avait aimé elle aussi et doucement elle se confia, me parlant de cet amour touchant et intime. Celui de deux amis, de deux passionnés de danses qui vivent le même monde, les mêmes émotions, les mêmes rêves. Deux êtres que finalement tout devait rassembler, que rien ne devait séparer. Et de cette amitié et né un amour fort. Mais malheureusement, comme dans beaucoup d'histoire, la fin se montra tragique. La mort avait frappé là où elle n'aurait très certainement pas du. Un accident mortel eut lieu et ce fut le néant dans le coeur de la belle, le néant et la douleur.

    J'étais sincèrement touché par son histoire, même si cela ne se vit peut-être pas. Pourtant j'avais mal pour elle. De nombreuses fois j'avais imaginé Espérance morte et de nombreuses fois cette pensée m'avait détruit le coeur.

    Les larmes de la belle coulèrent le long de ses joues, ses yeux étaient rougis. La peine la frappa. A cet instant elle considérait ne plus rien avoir, avoir tout perdu. A cet instant la douleur due être intense et la jeune femme s'enfonça complètement dans l'eau, y plongeant son corps et son visage. Cet instant était plein de pudeur et quelque part j'en vins à me demander si ma place n'était pas ailleurs, si je ne devais pas la laisser, arrêter tout ça … Mais lorsqu'elle refit surface le silence s'imposa.

    - Je suis désolé Katelyn, sincèrement désolé.

    Que pouvais-je dire de plus ? Il n'y avait rien à dire. Personne ne peut trouver les mots pour soulager une telle peine. La situation devenait étrange entre nous et Katelyn ne savait plus du tout quoi penser ce tout ceci. Oui elle était censée me haïr, pourtant elle n'y parvenait pas et elle ne parvenait pas à comprendre pourquoi. Son regard rencontra le mien, il n'y avait quasiment aucune gêne entre nous.

    - Je ne sais pas quoi te dire Katelyn. Oui tu devrais très certainement me haïr et au fond ça doit être le cas. Mais … je crois qu'on se ressemble pas mal tout les deux même si c'est peut-être difficile à avouer. Je sais que n'accepteras pas de si tôt cette nouvelle vie, mais je ferais ce qui est en mon pouvoir pour que tu sois le plus heureuse possible. Si tu désires danser, alors tu danseras … Peindre ? Pas de soucis. Malgré tout ce que tu pourrais penser, je veux que tu sois heureuse ici.

    Un léger silence. Le fantôme d'Espérance planait au dessus de ma tête, me poignardant le coeur et le crâne, si bien que mes doigts passèrent sur mes tempes, les pressant légèrement comme pour faire passer un mal de tête.

    - L'homme que tu as aimé est mort et c'est horrible. Mais au moins du ne vis pas dans le doute. Moi je doute constamment. Je me demande pourquoi elle est partie. Je me demande pourquoi elle a eu ce besoin de fuir. Parfois j'aimerais qu'elle soit morte, pour pouvoir définitivement tourner la page. Car aujourd'hui, comme tu l'as dit, je risque de la recroiser dans cette ville ou ailleurs … Et je ne suis pas certains de le vouloir, de pouvoir assumer des retrouvailles. J'aimerais juste … l'oublier, l'effacer de ma mémoire. Seulement mon don d'hypnose ne fonctionne pas sur moi-même …

    Mon regard retrouva celui de Katelyn et c'est sur un ton très sincère et sérieux que je lui dis :

    - Si la souffrance t'es pénible et que tu souhaites l'oublier, pour un jour ou pour toujours. Je peux t'aider. Mais sans vouloir paraître vieux-jeu, philosophe ou je ne sais quoi … Je crois que ton amour ne doit jamais être oublier. Il doit te faire avancer, te donner envie de vivre, te faire comprendre que la vie est trop courte pour ne pas la vivre à fond. J'aimerais que tu puisses vivre ainsi, t'apporter ce que tu n'as pas eu, t'offrir des facilités …

    J'avais envi qu'un jour elle ne me considère plus comme sont Maître, comme son kidnappeur … Mais comme un ami, un proche.

    - L'eau va finir par être froide. Tu trouveras des vêtements propres dans la corbeille à côté de l'évier. Je … je vais passer à côté.

    A vrai dire je n'avais pas envie de partir, de me lever de cette chaise même si c'était pour l'attendre dans la pièce d'à côté. Je n'avais pas envie de briser ce lien, cette connexion frappante et troublante. Non pas que je souhaitai la voir nue, loin de moi cette idée. Pourtant je me mis debout, laissant mes doigts courir sur le rebords de la baignoire. Mon regard croisa furtivement celui de la jeune femme, un léger sourire glissa sur mes lèvres pour s'évanouir rapidement. J'allais la quitter, le coeur lourd. Ce fut très étrange, car je savais que j'allais la retrouver quelques minutes après.
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MessageSujet: Re: Voici ta nouvelle vie [PV Katelyn] - TERMINE Voici ta nouvelle vie [PV Katelyn] - TERMINE - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Avr - 15:46

Deux naufragés de l’amour, voilà ce que nous sommes tous deux.
J’ai eu droit au déballage de ses sentiments, de son cœur brisé, sa souffrance… je suis sincèrement triste pour lui, mais la vie continue malgré tout. Elle n’est pas morte elle, du moins pas vraiment. Il souffre car elle ne quitte jamais ses pensées, mais il ne sait pas ce qu’il dit quand il la voudrait morte… non, il ne sait pas….
La mort est quelque chose d’irréversible, un aller simple, sans retour possible…
Il a écouté mon histoire, sans m’interrompre et je lui dois au moins ça… il m’a offert une oreille attentive, sans jugement, sans les tralalas habituels que l’on peut entendre dans ces cas là et qui me mettent hors de moi. Non il reste humble, discret et je lui en suis reconnaissante, même si je ne le montre pas.

Finalement, j’arrive à la haïr à cet instant, je le déteste de se montrer, aussi compréhensif, aussi abordable… aussi humain…
Mais je ne dis rien, je n’ai plus envie de lutter pour ce soir du moins, je suis trop fatiguée, une grande lassitude pèse sur mes épaules.
Tout est tellement nouveau, tellement intense depuis quelques heures que j’arrive à me demander si la folie ne me guette pas tout simplement.
Comment peut-on supporter autant d’un seul coup, comment peut-on se taper la causette de cette manière ainsi avec son ravisseur, lui dévoiler un pan de sa vie que peu de personne connaisse, comment peut-on rester de marbre, se foutre à se point de ce qui peut arriver… si ce n’est pas la folie qui me guette…

Je l’observe du coin de l’œil et son désarroi ne m’échappe pas, j’ai pas de don magique, mais je suis observatrice et certaines attitudes ne trompent pas. Il est anéanti, notre discussion a réveillé ses fantômes…
Très vite, il reprend sur lui, il se veut rassurant. Il veut de nouveau que je comprenne que je peux vivre quasiment normalement, que j’ai encore un avenir…
Et là de nouveau, je n’ai pas envie de rentrer dans un débat stérile et non avenu. Je ne veux pas le contredire, mais je suis certaine que la notion de liberté risque de ne pas être aussi claire… quelque chose me dit que les choses ne seront jamais aussi simples qu’elles n’y paraissent…
C’est juste une intuition…

Je l’écoute toujours et la suite me laisse presque sans voix.
Il propose, avec son don d’hypnose de me faire oublier cet amour, annihiler ma souffrance dans l’oubli… Je suis trop abasourdie pour y répondre de suite, il me fait part néanmoins qu’il me conseille de ne pas le faire. Je ne le ferais d’ailleurs pas. J’ai absolument pas envie de l’oublier… effacer ma douleur serait me faire oublier le reste et de cela, il était hors de question. Il faisait partie intégrante de moi, de mon évolution…
Nerveuse, je mordille mes lèvres… un poids énorme pèse sur ma poitrine et j’ai de nouveau l’impression d’étouffer…


« Vous n’êtes pas vieux jeu… plutôt honnête… je dirais… Mais au moins nous sommes d’accord sur un point… il est hors de question d’oublier… , c’est tout ce qui me reste de lui mes souvenirs… oublier ma souffrance, me fera aussi oublier cette part de ma vie et je ne le veux pas… vous comprenez ? »

Je fais une légère pause, puis finis par lui déclarer.

« Enfin, merci de le proposer… »

Je me renferme dans un mutisme profond. En fait, je ne sais que dire de plus… l’eau refroidit doucement et je commence même a trembler légèrement… nerfs, froid, je ne saurais le dire avec précision, mais comme s’il avait deviné mon malaise, il se redresse et me propose de sortir. Il prit son temps avant de quitter la pièce, laissant son regard étrange pénétrer le mien, ses doigts courent sur le rebord de la baignoire, je sens son hésitation, comme s’il ne voulait pas vraiment partir. Je réponds à son sourire instinctivement… et je me sens rougir comme une idiote, mes joues me chauffent… je m’en rends bien compte et cela m’énerve.

Pour me donner une fausse contenance, j’attrape la grande serviette qui se trouve juste à côté de moi et je me lève à mon tour. D’un pas mal assuré, j’enjambe le rebord et m’enveloppe toute entière. Je me retrouve toute proche de lui, les poings serrés sur les pans de ma serviette…
Les gouttelettes s’écoulent sur ma peau et mes cheveux, rebelles, se mettent à friser plus que de coutume.
Gênée, plus par mes roseurs et ma soudaine timidité plus que par ma nudité, j’évite soigneusement de croiser son regard et c’est maladroitement que je récupère les vêtements mis à ma disposition.
Sa proximité me trouble, me gêne et je me sens gauche…
Pas loupé, en voulant rattraper la chemise que je viens de lâcher bêtement, je laisse tomber la serviette, dévoilant ainsi mes formes arrondis. Je fulmine littéralement… intérieurement… je serre les dents, je suis de nouveau en colère contre moi-même. Je sens le feu dans mon visage, j’ai vraiment très chaud et je me sens vraiment très gourde.
Je ne perds pas la face pourtant au point de réessayer de remettre ma serviette tout en essayant d’enfiler cette fichu chemise. Avec un grand soupir désespéré, je me contente de la mettre sans chercher à me battre contre cette serviette qui décidément n’en fait qu’à sa tête. Complètement au hasard, j’attrape une sorte de corsaire en coton moulant et je le mets sans plus attendre.

Mes doigts passent rapidement dans mes cheveux et après ce laps de temps, ô combien traumatisant pour mon image de marque… je redresse enfin al tête, arborant un de mes plus beau sourire victorieux et je lui lance presque enjouée : (qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour avoir l’air de maîtriser la situation)


« Et si… je… nous… mangions ?

Sans attendre de réponse, je sors de la salle de bain et me dirige séance tenante, directement vers la table où trône un des plateaux repas les plus appétissants que j’ai jamais vu.
Mon estomac grogne…
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MessageSujet: Re: Voici ta nouvelle vie [PV Katelyn] - TERMINE Voici ta nouvelle vie [PV Katelyn] - TERMINE - Page 2 Icon_minitimeVen 9 Avr - 9:49

L'amour meurtrier. L'amour infâme.
L'amour funeste. Amour. Amour.
Unique vie en ce monde.
[Anne Hébert]



    L'amour, le vrai, ne nous quitte jamais. Il demeure en nous jusqu'à la fin, jusqu'à ce que nous retournons à la poussière. Du moins c'était ma vision des choses. J'avais rarement connu de personne ayant aimé au point d'en souffrir presque éternellement. Mais surtout, rares étaient ceux avec qui j'avais partagé cette étape de ma vie, ces sentiments brutaux et déchirant. Katelyn avait elle aussi souffert et elle comprenait, tout comme je pus la comprendre. Je fus déstabilise par ce moment partagé, comme si pour la première fois j'avais réellement trouvé quelqu'un qui me ressemblait. J'avais rarement été accompagné de femmes pouvant ressentir ce que ma nouvelle esclave ressentait. Un lien venait de naître, du moins pour moi en tout cas, et il fut troublant de voir à quel point Katelyn prit une nouvelle place à mes côtés. Certes elle était ma Servante, celle qui allait devoir m'offrir son cou et qui, si elle l'acceptait, allait partager beaucoup de moment avec moi. Mais au delà de tout cela, j'eus l'impression qu'elle pouvait devenir une confidente.

    Quelques heures, quelques minutes, peuvent changer beaucoup de choses. Je savais que Katelyn avait du mal à accepter cette nouvelle vie qui lui était imposée et je savais très bien que les choses n'allaient pas toujours être évidentes entre nous. Mais je comptais faire tout ce qui était en mon pouvoir pour lui donner envie de vivre pleinement à mes côtés.

    Katelyn était à mes yeux le genre de femme qu'il est bon de fréquenter. Oui son caractère ne devait pas toujours être facile. Mais elle était franche, spontanée, naturelle, sans faux-semblants. Elle avait un minimum de respect pour moi, ou alors était-ce de la peur. Mais quoi qu'il en soit elle se moquait du fait que je soit le Maire, un dieu ou un simple homme. Pour elle tout se valait et si elle avait quelque chose à dire, elle ne se gênait pas. Quelque part je sus très vite que j'allais pouvoir faire confiance à la jeune femme, faire confiance à son jugement. Et cette révélation fut surprenante. Comme moi elle ne cherchait pas a effacer son passé. Elle considérait que chaque instant de sa vie était important, douloureux ou non, et qu'il fallait s'en rappeler. Oublier la peine et l'amour qu'elle avait vécu serait perdre une partie d'elle-même. Katelyn me prouva ainsi qu'elle était une femme entière et j'appréciai cela.

    En nous livrant ainsi l'un à l'autre, nous venions de former une petite bulle rien qu'à nous. Comme si nous nous étions coupé du mon le temps de quelques minutes. En tout cas ce fut ce que je pu ressentir, maintenant en était-ce de même pour elle ? Aucune idée.
    Il était temps pour nous de briser cette petite bulle. L'eau allait se refroidir, la demoiselle allait finir par avoir froid, d'autant plus qu'elle devait avoir faim et être fatiguée. Elle avait besoin de repos car elle n'avait pas été ménagée depuis son enlèvement. Si je n'avais plus autant de besoin vitaux, je savais malgré tout me rappeler que les humains pouvaient ressentir l'épuisement, la vraie faim, le froid …

    Alors que je m'apprêtai à sortir de la salle de bain, Katelyn s'empara de la serviette et s'enroula dedans en sortant de la baignoire. Je ne pus alors empêcher mon regard de glisser sur elle, si sublime, si naturelle. Elle est si proche de moi qu'il ne m'est pas difficile de sentir le parfum délicat de sa peau ou d'entendre les battements de son coeur qui s'accélèrent. J'appréciai tout particulièrement de voir les légères rougeurs de sa peau. Elle fut gênée, intimidée certainement. J'aurais du quitter la pièce … Mais difficile à faire.

    Je pris la direction de la porte sans pour autant sortir de la salle de bain. Pendant ce temps Katelyn avait récupéré les vêtements. Un son, un froissement de tissus me fit me retourner. Et là ce fut un mélange d'étonnement et de … contemplation. La serviette de Katelyn était tombée, laissant son corps nue à portée de vue. Un corps tout simplement parfait. Et la maladresse de ma belle me fit sourire, sa gêne aussi, alors qu'elle se battait en duel avec les vêtements. Mais le pire ou du moins le plus drôle, fut cette contenance qu'elle tentait de garder malgré tout. Elle ne se laissait pas démonter, par rien visiblement. Elle redressa la tête, souriante comme jamais et revint jusqu'à moi. Je ne pus alors m'empêcher de sourire à mon tour et encore plus lorsqu'elle proposa que nous allions manger.

    Avait-elle seulement mesuré l'ampleur de ses mots ?

    Sans attendre, elle quitta la salle de bain et fila tout droit vers le repas qui n'attendait qu'elle. Je la suivis doucement, éteignant la lumière de la salle de bain, rallumant celle de la chambre. Dîner aux chandelles d'accord, mais là l'ambiance fut tout de même trop tamisée.

    - Manges tout ce que tu désires, et si ça n'est pas assez tu pourras en réclamer plus. J'espère que le repas te conviendra. La journée n'hésites pas à dévaliser les frigidaire et à passer commande de tout ce que tu désires manger. Ne te prives surtout pas. Et puis … Il y a des domestiques qui sont là pour te faire tes repas, mais ne te sens pas obligée de vivre comme ça, si tu préfères cuisiner toi même, tu en a le droit … Quant à moi … tu m'excuseras si je ne partages pas ton repas.

    Un sourire amusé s'était glissé sur mes lèvres alors que je me mis assis sur le lit, observant la jeune femme.

    - Je ne veux pas te couper l'appétit mais je te rappelle juste que je ne manges pas solide. De toute manière je n'ai pas faim.

    J'avais goûté son sang et vu mon âge il m'était facile de tenir quelques jours sans m'abreuver.

    Ne voulant pas lui couper l'appétit ou la mettre mal à l'aise, je repris la parole en changeant totalement de sujet.

    - Si en journée tu as besoin de quoi que ce soit, demande au personnel. Ils sont aussi humains que toi et vraiment très serviables et honnêtes. Tu peux leur faire confiance. Je te laisserai également le numéro pour joindre Derek MacGalan, mon bras droit et meilleur ami. Il sait que tu es arrivé ici et se fera très certainement un plaisir de t'aider si tu as le moindre soucis. Il est parfois ronchon mais il ne résiste que très rarement aux jeunes femmes. Il prendra soin de toi s'il le faut. Tu peux avoir confiance en lui plus qu'en n'importe qui. Jamais il ne trahira les personnes qui sont à mes côtés. Et il ne te traitera pas comme une moins que rien …

    J'avais confiance en Derek, pour tout, tout le temps. Je savais son jugement bon. Alors je n'avais aucune crainte à envoyer Katelyn l'appeler au secours si elle avait besoin d'aide.

    - Tu comprends que la journée, il m'est impossible de veiller sur toi. Bientôt tu pourras sortir d'ici, mais jamais seule, préviens toujours quelqu'un. Tu auras un téléphone portable, ne donne ce numéro à personne, il est réservé à tes appels privés et urgents. Un garde du corps te suivra toujours, où que tu ailles, du moins au début. Question de sécurité, pour toi comme pour moi … Être à mes côtés t'offrira de nombreux avantages, mais pas que … Certains te jalouserons ou te détesterons. Certains te plaindront sans te connaître. En tout cas tu ne passeras pas inaperçu.

    J'étais redevenu plus Maire que homme. Je me redressai, alla déposer un baiser sur le sommet du crâne de la belle, puis m'avança jusqu'à la porte.

    - Je crois qu'il est temps pour moi de te laisser tranquille. Je serais dans mon bureau jusqu'au levé du jour … si tu as besoin de moi n'hésites pas. Tâches de te reposée, tu en as bien besoin je crois. A demain Katelyn.

    J'avais ouvert la porte, près à sortir …

    - Que ta nuit soit douce.

    Un sourire, un regard et la porte se referma derrière moi. J'avais une sorte de sentiment d'abandon en moi ou un goût d'inachevé. Mais si tout se passait bien, Katelyn allait être à mes côtés durant quelques années. Nous avions tout le temps de nous connaître d'avantage.
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